Le loup en Grèce antique


Dans la Grèce antique, l’homme-loup n’est d’abord qu’un avatar des nombreuses transformations des dieux : c’est du zoomorphisme divin, comme dans la plupart des mythologies. 

Puis le premier véritable homme-loup apparaît dans la mythologie : Lycaon, homme transformé en loup par Zeus pour avoir tenté de le tromper et pour avoir tué son fils. La transformation en loup est donc une punition divine.

Il y a aussi Zeus Lycaios : ceux qui sacrifient en son honneur se métamorphosent en loup : « la métamorphose touche seulement ceux qui, au hasard, ont mangé des morceaux humains mélangés à ceux d’autres victimes. » En lien donc avec des cérémonies initiatiques religieuses et des traces de cannibalisme rituel.

La métamorphose en loup, en Grèce antique, est toujours causée par du cannibalisme, et a pour conséquence l’éloignement pendant un certain temps de l’homme transformé en loup (donc inapte à la vie en société). Le loup est donc le cannibale sauvage et asocial, la transformation est une punition temporaire. « Ce sacrificateur impie, tout en étant homme, accomplit des actions sauvages dignes des animaux : son châtiment est la lycanthropie, une vie intermédiaire entre l’homme et l’animal ».

Les lycanthropes de l’Antiquité grecque sont des initiateurs de rois, de guerriers, de héros, de prêtres. Parfois, à l’issue d’une « vie de loup » (brigandage), ils deviennent des souverains-fondateurs en usurpant le trône. Le loup n’est donc pas seulement une punition divine, il est aussi un initiateur, un fondateur (voir Romulus et Rémus).

Les hommes de l’Antiquité gréco-romaine pensaient que les hommes-loups existaient dans les régions où se trouvaient des cultes agraires de divinités féminines nourricières de la chasse, à l’image de Diane et Artémis, peut-être liés à un stade matriarcal de la religion, antérieur aux religions gréco-romaines patriarcales. La sorcellerie européenne viendrait peut-être aussi de ces cultes. 
On y retrouve le chamanisme : les sorciers de ces cultes entrent en état d’extase ou de transe, séparent leur âme de leur corps et vont rejoindre la déesse nourricière pour y livrer bataille contre les forces occultes. Ces régions dont parlent Latins et Grecs sont peut-être celles des Slaves (contrées originaires des vampires : Transylvanie) ou des Germains.

Tous ces cultes et rites sont déformés et diabolisés par le christianisme. A la Renaissance, le voyage extatique devient le « Sabbat », le rite démoniaque.


Création : 07/04/2019

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